Volubilis

Volubilis dans son paysage

Le quartier monumental de la Basilique et du Capitole au cœur du site de Volubilis. En arrière-plan, les contreforts du massif du Zerhoun. Le quartier monumental de la Basilique et du Capitole au cœur du site de Volubilis. En arrière-plan, les contreforts du massif du Zerhoun. Crédit : Thomas Soubira, 2020.

Le site de Volubilis occupe un plateau triangulaire naturellement protégé d’environ 900 mètres de long sur 300 mètres de large, culminant à une altitude moyenne de 400 m et relié en pente douce au massif du Zerhoun au sud. Les vestiges archéologiques sont principalement disséminés au sein d’une zone traversée à l’est par l’oued Fertassa, et contournée au sud et au sud-ouest par l’oued Khoumane. L’occupation maurétanienne, qui disposait d’un urbanisme plutôt régulier enfermé dans une enceinte, était essentiellement concentrée autour du centre monumental qui accueillit plus tard le Capitole et le forum. L’agglomération romaine s’étendait sur l’ensemble de la zone archéologique, avec toutefois une aggradation des infrastructures publiques et de l’habitat dans la partie centrale du site puis, dès la fin du Ier siècle de notre ère, une extension vers le quartier nord-est de part et d’autre du decumanus maximus, ce dernier aboutissant à la Porte de Tanger qui flanquait la grande enceinte de la deuxième moitié du IIe siècle. Seul le temple B apparait isolé sur un mamelon à l’écart de la ville. Les occupations post-romaine et islamique étaient, dans l’état actuel de nos connaissances, restreintes à la partie occidentale du site sur la rive droite de l’oued Khoumane et à l’intérieur de la grande enceinte, à l’exception du hammam et d’un faubourg à l’extérieur de la Porte à Deux Baies. Des nécropoles tardives étaient installées au-delà de l’enceinte tardive à l’est au cœur des anciens quartiers d’habitation, tandis que des traces de nécropoles romaines ont été repérées au nord de la grande enceinte. Pour assurer la vie quotidienne de sa population, la ville de Volubilis bénéficiait d’importantes ressources hydriques, tant de surface (du fait de la proximité des deux oueds) que souterraines (du fait des nombreuses sources s’alignant sur les pentes du Zerhoun). La source de Fertassa, en particulier, a alimenté la majorité des édifices de Volubilis par le moyen d’un aqueduc souterrain, édifié à la fin du Ier siècle de notre ère et divisé en plusieurs branches desservant les différents quartiers de la cité romaine (Akerraz et al., 2018). Même si la recherche archéologique a révélé un grand nombre de vestiges de stockage et de distribution de l’eau propre ainsi que de systèmes d’évacuation des eaux usées, les témoignages de structures de puisage sont beaucoup plus rares. Au-delà de la ville, Volubilis jouissait d’un environnement immédiat riche en ressources variées, dont l’exploitation participait de sa prospérité économique. Le massif du Zerhoun offrait les ressources minérales et végétales indispensables à la construction et à l’embellissement de la ville, ainsi que des terrains de parcours pour les troupeaux. Sur le piémont, on cultivait les céréales, les légumes, la vigne, et surtout l’olivier dont la transformation du fruit est bien attestée dans les fouilles anciennes comme en témoigne la cinquantaine d’huileries découvertes sur le site de Volubilis (Dresch, 1930 ; Akerraz et Lenoir, 1982). Des prospections systématiques ont montré que l’arrière-pays de Volubilis était densément occupé dès l’époque préromaine par toute une série d’établissements ruraux, avec cependant une intensification des constructions à partir du Ier siècle de notre ère et une surveillance militaire de la région marquée par l’édification de tours de guet et de camps dont Aïn Schkour et Tocolosida (Akerraz et Lenoir, 1990 ; El Bouzidi et Ouahidi, 2014).

(Thomas Soubira, Bénédicte Lhoyer, février 2021)

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