Thysdrus / El Jem

Les recherches les plus récentes ou en cours

Restitution hypothétique de l’environnement du territoire de la cité antique d’El-Jem d’après Jean-Claude Golvin. Restitution hypothétique de l’environnement du territoire de la cité antique d’El-Jem d’après Jean-Claude Golvin. Crédit : LARONDE, André et GOLVIN, Jean-Claude, 2001, L'Afrique antique. Histoire et monuments, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Paris, Tallandier, p.106-107.

L’étendue de la ville moderne sur le site antique empêche les fouilles de la ville punique et romaine dans son ensemble. Néanmoins, certaines zones préservées purent faire l’objet d’études, tel le quartier sud-ouest où se situent les riches villas. Ainsi, même si l’amphithéâtre demeure le monument le plus emblématique, la recherche tend à s’intéresser davantage aux structures ou objets domestiques et aux premiers temps de la cité. En 1996, Cécile Dulière et Hédi Slim firent paraître un volume du Corpus des mosaïques de Tunisie consacré à Thysdrus, avec l’analyse des œuvres issues notamment des Maison de Sollertius, Maison du Paon, Maison des Dauphins et Maison des mosaïques blanches. En 2008, Imed Ben Jerbania publia une étude remarquable sur la céramique pré-impériale découverte sur le site, confirmant l’existence de niveaux puniques pouvant aller jusqu’à la fin du IVe siècle avant notre ère (Ben Jerbania, 2008). En 2009 puis en 2013, Samir Guizani consacra deux articles à l’architecture civile de Thysdrus. Compte tenu de l’usure des pierres et de soupçons d’affaiblissement de la structure, une campagne de restauration du grand amphithéâtre eut lieu en 2010 sous l’impulsion de l’Institut National du Patrimoine et de l’Agence Nationale de Mise en Valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle. Une seconde campagne a été menée en 2019 grâce à un financement du Fonds des Ambassadeurs pour la Préservation Culturelle. Récemment, deux projets de coopération furent approuvés. Le premier, tuniso-américain, concerne l’étude, la conservation et la restauration du grand amphithéâtre. Le second, tuniso-italien, a été signé à l’automne 2019 afin de jumeler le parc archéologique du Colisée de Rome avec celui d’El-Jem. Des sondages effectués dans les cellules du sous-sol de l’amphithéâtre ont mené à la découverte d’une amphore à huile datant, selon l’historien Moncef Ben Moussa, d’environ 475 de notre ère, suggérant une date d’abandon du site plus tardive que celle envisagée jusqu’alors.

(Bénédicte Lhoyer, Thomas Soubira, mai 2021)

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