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Carthage aujourd’hui
Coordonnées géographiques : N 36°51’48.0’’, E 10°19’59.3’’ C’est dans un site exceptionnel, situé à l’extrémité septentrionale du continent africain, au centre de la Méditerranée, qu’est fondée, à la fin du IXe s. avant notre ère, la cité punique de Carthage. Vaincue en 146 avant notre ère par Rome, elle sera détruite. Après un siècle d’abandon, Rome fondera au même endroit une nouvelle cité : Karthago. Celle-ci sera la capitale de la province d’Africa jusqu’à la prise de la ville par les Arabes en 698. Dans l’axe côtier nord-sud du continent, à la croisée avec la route venant de Carthage vers l’intérieur, s’installera une petite ville indigène, Tunis, qui sera la porte d’entrée vers l’arrière-pays. Elle sera le vis-à-vis de Carthage.…
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Carthage dans l'histoire
Il faut distinguer deux Carthage. La première est une cité phénicienne-punique à vocation maritime et marchande : Kart Hadash, la « Ville nouvelle ». Elle a été fondée, dit la tradition, en 814 avant notre ère par Elyssa-Didon, princesse tyrienne venue de Phénicie. L’objectif de cette fondation était à la fois politique et économique : créer un réseau de transport maritime de marchandises et de matériaux (essentiellement miniers : l’étain et le cuivre) allant de l’Orient à l’extrême-Occident et vice versa. Ce réseau maritime s’est accompagné de conquêtes terrestres, dans l’arrière-pays libyque et en Sicile, constituant ainsi un empire dont Carthage fut la métropole. Mais la ville de Carthage resta elle-même une cité-État cantonnée aux limites de sa presqu’île. Elle…
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Le site de Carthage dans son paysage
Le site de Carthage se trouve dans une presqu’île située au fond d’un vaste golfe dominé par le mont Bou Kornine, encadré au sud-est par la péninsule du cap Bon, au nord-ouest par la côte de Bizerte, face à la Sicile, sur une voie de passage entre les deux bassins méditerranéens. Cette presqu’île est rattachée au continent africain par un triple tombolo déterminant deux lacs salés : la sebkha de l’Ariana au nord, la behira de Tunis au sud. Le tombolo central rejoint le continent (c’est l’actuelle route de Tunis-La Marsa). Les deux autres tombolos forment les cordons littoraux, Gammart-Raouad au nord, Le Kram-La Goulette à l’est, isolant les sebkhas de la mer. L’arrière-pays de cette presqu’île est constitué par…
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Histoire de la recherche à Carthage
Le site fut visité occasionnellement par des voyageurs européens qui décrivirent les ruines en évoquant son passé. Citons en particulier Peysonnel en 1723 et Chateaubriand (1811) en 1807 qui parcourut le site accompagné de l’ingénieur hollandais E. Humbert (Debberg, 2000, 2002 ; Catalog, 2017) en charge de la construction du port de La Goulette et grand connaisseur des vestiges carthaginois. En 1830, Falbe, consul danois, dresse le premier plan du site (Falbe 1831, 1833) et de l’ensemble de la presqu’île, tels qu’ils étaient visibles à l’époque. Les Pères blancs de Carthage, directeurs successifs du musée Lavigerie : Alfred-Louis Delattre (1875-1932), Georges Lapeyre (1932-1947), Jean Ferron (1948-1964) d’un côté, les directeurs du service des Antiquités : Paul Gauckler (1892-1905), Alfred Merlin…
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Les recherches les plus récentes ou en cours
La campagne de fouilles internationales de Carthage a été une opération d’envergure entreprise, avec le soutien de l’UNESCO, entre 1972 et 1994 pour éviter qu’un site porteur d’une grande histoire disparaisse dans l’indifférence générale. Grâce à la persévérance d’équipes de fouilleurs issus de nombreux pays, d’importantes découvertes furent réalisées, d’abord pour la période romaine, en particulier la confirmation du forum au sommet de Byrsa, et pour la période punique, jusque-là méconnue. Parmi beaucoup de nouveautés, les fouilles internationales ont révélé la configuration des deux bassins portuaires, le bassin marchand et surtout le port militaire dont l’architecture et le plan ont été bien restitués. Plus au nord, c’est tout un quartier d’habitat punique qui a été révélé en bordure de mer,…